La réforme des régimes de retraite concerne toutes les Françaises et tous les Français. Bien qu’ils ne soient pas ceux qui se font entendre le plus, les soignants en général et les kinés libéraux en particulier restent, eux-aussi, en attente d’une décision qui impactera leur avenir.
Les kinés libéraux se mobilisent à leur tour contre la réforme des retraites
Depuis plusieurs semaines, de nombreuses manifestations sont organisées partout en France pour s’opposer à l’actuelle réforme du système des retraites. Si ces manifestations sont, en grande partie, soutenues par une très grande partie de la population, cest que la réforme a des impacts tant sur le montant de la pension de retraite que sur l’âge de départ à la retraite pour toutes et tous. Et les kinés libéraux néchappent pas à cette tendance, puisque certains se mobilisent également. Kinésithérapeute à Saint-Saturnin-les-Avignon (84), Christophe Barbu explique très bien la situation délicate des professionnels libéraux de santé aux journalistes de la Provence :
« Nous les professions libérales, nous faisons rarement grève. Si on ne va pas aux manifestations on ferme le cabinet mais cela passe inaperçu donc je voulais interpeller sur notre situation qui est de plus en plus compliquée. »
Il a donc décidé de manifester le 7 mars dernier, ne comprenant pas comment le gouvernement peut « ne pas comprendre la pénibilité de la profession ». Pour se faire entendre et comprendre, le kiné de Saint-Saturnin portera une pancarte sur laquelle il résume une opinion, partagée par de nombreux confrères : « Kiné à 64 ans… encore plus cassé que mes patients« .
La retraite des kinés libéraux, un autre sujet de crispation
Comme presque toutes les autres professions de santé, les kinés libéraux revendiquent depuis de nombreuses années une évolution du dispositif de retraite les concernant. Dans le cadre de la gestion de la Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales (CNAVPL), cest la Caisse autonome de retraite et de prévoyance des infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, pédicures-podologues, orthophonistes et orthoptistes (Carpimko) qui gère ce dispositifs de retraite, composés, pour les kinés libéraux, de 3 régimes distincts
- Le régime de base,
- Le régime complémentaire
- Le régime de l’Avantage Social Vieillesse (ASV)
Aujourd’hui, la réforme est censée transformer les règles de départ en retraite, en « uniformisant » les dispositifs pour tendre vers un régime universel. En attendant l’adoption définitive de la réforme, rappelons que les règles applicables à ce jour tiennent compte :
- Du nombre de trimestres cotisés : pour les kinés libéraux, nés à partir de 1973, il faut avoir cotiser 172 trimestre soit 43 ans de travail pour disposer d’une retraite à taux plein.
- L’âge de départ en retraite. Aujourd’hui, il est de 62 ans (et le projet de réforme propose donc de le porter à 64 ans). En revanche l’âge du taux plein est pour les kinés libéraux de 67 ans (partir en retraite, quel que soit le nombre de trimestres cotisés).
Cest donc un sujet de crispation supplémentaire pour les kinés libéraux, qui ont déjà , une longue liste de revendications à porter devant les autorités publiques. D’autant plus, qu’une récente étude du premier syndicat représentatif de kinés libéraux, la Fédération Française des Masseurs Kinésithérapeutes Rééducateurs (FFMKR) a mis en avant qu’à la retraite, un kiné libéral perdait en moyenne 70 % de ses revenus. Le taux de remplacement (part de la rémunération que conserve le professionnel à la retraite) du kiné libéral a été calculé entre 30 et 31%.
Que pensez-vous de cette réforme des retraites ? Estimez-vous que des évolutions soient nécessaires pour les kinés libéraux et plus généralement pour les soignants ? Êtes(vous inquiets de votre propre retraite ?
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