Comme tous les étudiants de France, les futurs kinés libéraux ou hospitaliers s’apprêtent à prendre le chemin de leur Institut de Formation en Masso Kinésithérapie (IFMK). Si les Instituts publics appliqueront des frais de scolarité identiques à ceux exigibles à l’Université, il reste encore bien des aspects participant à ce qui est dénoncé comme une « injustice » criante.
Une rentrée moins chère pour les futurs masseurs kinésithérapeutes ?
Concernant la scolarité elle-même, les étudiants et étudiantes en Masso-kinésithérapie ont été entendus. En effet, depuis de nombreuses années, ils dénonçaient les disparités pouvant exister entre les différents IFMK concernant les frais de scolarité. Même les instituts de formation en Masso kinésithérapie publics navaient pas uniformisé ces frais. En octobre 2022, le Conseil d’État avait déjà souligné la nécessité d’une telle uniformisation en exigeant du gouvernement qu’il solutionne cette problématique. La moitié des instituts publics ne respectaient pas en effet cette égalité avec des frais de scolarité compris entre 376 et 5.600 . Si le gouvernement a décidé de ne pas adopter de mesure rétroactive (et donc applicable pour la rentrée de septembre 2022), il s’est décidé à imposer des tarifs identiques dans tous les IFMK dès la rentrée de septembre 2023.
Un arrêté du 27 mars a officialisé la décision en imposant aux 25 instituts publics de respecter les mêmes montants annuels que les droits d’inscription à l’université, à savoir :
- Pour le premier cycle (1?? et 2e année de formation) : 170
- Pour le second cycle (3? et 4? année de formation) : 243
Les autorités publiques ont ainsi contenté une revendication ancienne et récurrente des étudiants en santé, en précisant également dans le libellé de l’arrêté de mars dernier :
« Aucun frais de scolarité supplémentaire ne peut être demandé aux étudiants des instituts de formations publics préparant au diplôme d’État de masseur-kinésithérapeute »
Une rentrée qui interroge pour les kinés libéraux et hospitaliers ?
Si les associations représentatives des étudiants, mais aussi des masseurs kinésithérapeutes déjà en exercice, se sont félicités de cette évolution, ils continuent à dénoncer l’inégalité de traitement entre les instituts de formation publics et les autres. La fédération des étudiants en kinésithérapie (FNEK) rappelle en effet que les frais de scolarité s’élevaient pour la rentrée 2022 à :
- 5424 pour les 19 Instituts à but non lucratif
- 9040 pour les Instituts à but lucratif
Pour les associations estudiantines, il s’agit d’une « injustice » inacceptable, puisque tous les étudiants obtiennent le même diplôme d’État.
Cela soulève également la question de l’accessibilité des études pour les jeunes souhaitant devenir masseur kinésithérapeute. En effet, si la suppression de la PACES (Première année commune aux études de santé) au profit du PASS et de la LAS na pas, selon les étudiants, réduit la très forte sélectivité pour accéder à ces études, la sélection économique est aussi dénoncée par les étudiants. Pour celles et ceux, nayant pas été reçu dans un IFMK public, ces frais de scolarité constituent un obstacle significatif. Si certains (et ils sont de plus en plus nombreux) contournent cet obstacle en partant étudier à l’étranger (principalement en Espagne, au Portugal ou en Belgique), d’autres se réorientent pour suivre un autre cursus.
La rentrée sera donc tendue pour les futurs kinés libéraux ou hospitaliers, d’autant plus qu’ils se sont déjà mobilisés l’année dernière s’agissant des propositions pour réguler l’installation des futurs kinés libéraux. 90 % des étudiants interrogés par la FNEK se déclaraient hostiles à ce qu’ils considéraient comme une forme de « coercition ».
Et vous, estimez-vous que toutes les conditions soient réunies pour réussir cette rentrée dans les IFMK ? Pensez-vous qu’on parviendra à des frais de scolarité identiques dans tous les IFMK de France ?
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