Une rentrée sous le signe de l’unité chez les kinés libéraux ?

Cette rentrée 2023 s’annonce dense pour les professionnels de santé. Les kinés libéraux attendent eux aussi les décisions qui seront prises dans les prochains jours, voire les prochaines semaines, s’agissant de l’avenir de notre système de santé.  Une période appelant à l’unité de toute la profession, qui reste encore marquée des oppositions ayant conduit à la signature de l’avenant 7.

Les professionnels de santé inquiets prêts à se mobiliser pour cette rentrée 2023

 

Le début d’année 2023 a été marqué, pour ce qui concerne l’organisation de la santé publique en France, par de multiples décisions qui ont pu parfois crisper certains professionnels de santé. Les kinés libéraux ne sont pas épargnés par ces évolutions du système de santé, qui peuvent parfois crisper les relations entre certaines catégories de soignants. On se souvient ainsi de la passe d’armes ayant opposé les kinés libéraux d’une part et les médecins d’autre part, quand les débats sur l’accès direct à la kinésithérapie ont été conduits.

 

Les mois à venir s’annoncent aussi mouvementés, voire conflictuels. En effet, M Aurélien Rousseau, le nouveau ministre de la Santé, entend bien poursuivre la nécessaire transformation de notre système de santé, avec un autre objectif tout aussi impérieux : participer au redressement des comptes publics. Des efforts seront demandés à tous les professionnels de santé, au moment même où le gouvernement a déjà acté des revalorisations salariales pour une grande partie des soignants, dont les kinés libéraux. Un mouvement en apparence contradictoire, qui devrait s’accentuer dans les semaines et les mois à venir. Cela implique pour les kinés libéraux comme pour les autres professionnels de santé de se mobiliser pour défendre leurs revendications spécifiques.

La mobilisation de tous les kinés libéraux indispensable pour faire face aux changements à venir 

 

Après la crise sanitaire du coronavirus et les conséquences économiques qu’elle a engendrées, le gouvernement entend désormais redresser les comptes publics de la nation. Au 1^er trimestre 2023, la dette publique de la France s’élevait à plus de 3.000  milliards d’euros, soit 112.5 % du PIB. Le gouvernement entend sortir de cette spirale qui conduit inéluctablement à l’aggravation de la dette publique. Le secteur de la santé, qui a tant participé à cette augmentation significative de la dette publique, sera fortement mis à contribution. Le journal Les Échos notamment, a déjà informé sur les mesures qui sont actuellement à l’étude. Le doublement de la franchise médicale serait ainsi une des pistes étudiées, alors que la baisse du taux de remboursement de certains soins (notamment en ce qui concerne les chirurgiens-dentistes) est d’ores et déjà actée.

 

Pour les kinés libéraux, une autre mesure en discussion pourrait les impacter de plein fouet. En effet, les actes paramédicaux (kiné, infirmiers…) tout comme les transports médicalisés pourraient se voir frapper d’une nouvelle franchise, dont le montant serait encore à discuter.

 

Face à cette multiplication des décisions à venir, toutes les professions de santé se mobilisent et se préparent à défendre leurs intérêts spécifiques. Pour les kinés libéraux, l’heure de l’union sacrée n’a pas encore sonné. En effet, la signature de l’avenant 7 à la convention des kinés a laissé des traces profondes néfastes à l’unité de la profession. Cet avenant, dont les effets seront pleinement applicables à partir de janvier 2024, avait en effet conduit à l’opposition des organisations représentatives des kinés libéraux.

 

Le syndicat national des masseurs kinésithérapeutes rééducateurs (SNMKR) ne cesse depuis de défendre sa position en insistant sur son opposition aux deux syndicats signataires de l’avenant (Alizée et la FFMKR). Une attitude peu propice à ce besoin d’unité  nécessaire pour défendre l’avenir des kinés libéraux. Peut-être que cette rentrée qui s’annonce si chargée pour la profession permettra cette unité ?

 

Pensez-vous que les kinés libéraux se réunissent pour ne parler que d’une seule voix dans les semaines à venir ? Que craignez-vous de ces prochaines semaines qui s’annoncent si cruciales pour l’avenir de notre système de santé ?