Le principal syndicat représentatif des masseurs kinésithérapeutes a lancé un appel pour l’organisation d’États Généraux de la vie conventionnelle. La FFMKR entend ainsi redonner la parole aux kinés libéraux à l’heure où les défis et les enjeux d’avenir se multiplient pour la profession.
Les kinés libéraux doivent se projeter dans leur avenir et… trouver des solutions
Les masseurs kinésithérapeutes libéraux sont, depuis plusieurs semaines, dans l’expectative quant à l’avenir même de leur profession. En janvier dernier, deux des 3 syndicats représentatifs de la profession refusaient de signer l’avenant 7 à leur convention nationale, rendant ainsi impossible l’application des décisions prises après des mois de concertation. Si la profession était loin d’être unanime sur cet accord, force est de constater que ce refus de signature apparaît être un véritable coup de frein aux nécessaires décisions à prendre pour transformer la profession.
Car les défis sont de taille, et qu’alors que toutes les professions de santé revendiquent des avancées pour leur propre spécialité, les kinés libéraux peuvent craindre de pâtir de cette mésentente des organisations syndicales.
En premier lieu, les revendications salariales de la profession restent toujours d’actualité. Si certains professionnels estimaient l’enveloppe allouée dans le cadre de l’avenant à ces revalorisations trop faible, toujours est-il que le refus a entraîné ipso facto l’annulation de toute revalorisation, renvoyant les professionnels de santé concernés à leurs problèmes du quotidien. Attendre 2027 pour espérer pouvoir négocier à nouveau nest pas envisageable pour de nombreux kinés libéraux, d’autant plus que comme tous les autres professionnels, ils connaissent des augmentations conséquentes de leurs charges financières.
Les masseurs kinésithérapeutes veulent sortir de l’impasse
Alors que la profession s’efforce de trouver des voies de sortie à ce qui leur apparaît bien être une impasse, les kinés libéraux ont dû également faire face, en ces premiers mois de l’année 2023, à deux autres lois les impactant plus ou moins directement. Comme une grande majorité de Français, les kinés libéraux s’estiment pénalisés par la Réforme des retraites. Plus que l’âge de départ en retraite et le nombre de trimestres cotisés, ce sont les Prestations Complémentaires Vieillesse (PCV), qui sont pointées du doigt par la profession. Cette dernière estime en effet le système actuel injuste, revendiquant pour une revalorisation des PCV des auxiliaires médicaux. Cette revendication d’une partie de la profession est d’autant plus forte, qu’elle figurait en 2020 parmi les engagements du gouvernement.
Enfin, les kinés libéraux ont été confrontés ces dernières semaines aux débats (parfois tendus) liés aux discussions autour de la proposition de la loi RIST, souhaitant ouvrir la voie de l’exercice direct à la kinésithérapie. S’opposant durement aux médecins, les kinés libéraux ont réaffirmé être prêt à ce « partage des tâches » et pleinement mobilisés pour défendre et assurer l’égalité de l’accès aux soins pour toutes et tous. Cette proposition de loi constitue une réponse à l’une des revendications récurrentes de la profession depuis des années.
Ces multiples dossiers interrogent profondément l’avenir des kinés libéraux. Une interrogation, qui se renforce avec l’évocation de la hausse du nombre de ces professionnels de santé, que certains estiment trop importante au vu de la hausse de la consommation de soins prévue. Cest pour faire face à ces enjeux, que la Fédération Française des Masseurs Kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR) a appelé, il y a quelques jours, à « l’organisation d’États Généraux de la vie conventionnelle ». Le 1er syndicat de la profession entend, par ces États Généraux, « refonder et moderniser les relations conventionnelles », un objectif ô combien essentiel pour réussir à surmonter tous ces défis.
Et vous, estimez-vous que ces États Généraux soient nécessaires au vu des multiples chantiers qui s’ouvrent à la profession ? Quelles seraient, selon vous, les principales décisions à prendre pour permettre à la profession de se projeter ?
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