Administratif et conditions financières, la face cachée du quotidien d’un kiné libéral

Publié par 9 novembre 2020

Après avoir passé en revue la qualité de vie au travail du kiné libéral, zoom cette semaine sur deux autres aspects du quotidien de la profession : l’administratif et les conditions financières.

S’installer en libéral pour un kiné, l’initiation à un autre aspect de la profession : l’administratif

On a vu, au travers de notre précédent dossier, que la qualité de vie au travail représentait globalement un motif de satisfaction pour les kinés libéraux, et ce, même si des évolutions sont toujours attendues. Pour autant, un autre aspect de ce métier de kiné libéral concentre l’attention des professionnels de santé concernés : leur travail au quotidien. Et ce quotidien ne se limite pas aux seuls soins prodigués aux patients, que ce soit au domicile de ces derniers ou dans le cabinet du professionnel. L’aspect administratif représente une partie non négligeable des obligations pesant sur tout professionnel de santé, et le masseur kinésithérapeute n’échappe pas à ces contraintes.

Cet administratif représente bien souvent un motif d’insatisfaction pour les kinés libéraux. Cela commence dès le départ, puisque s’installer en tant que kiné libéral peut s’apparenter à un véritable parcours du combattant, entre les inscriptions à l’ordre des masseurs kinésithérapeutes, l’enregistrement auprès de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie, de l’Agence Régionale de Santé… Toutes ces obligations propres aux professions médicales ne dispensent pas le futur kiné libéral de devoir se soumettre aux contraintes liées à la création d’entreprise également. Entreprise individuelle ou création de société, l’installation en libéral reste une tâche chronophage, d’autant plus que le futur praticien devra bien choisir son lieu d’implantation, qui peut lui permettre d’obtenir des aides en fonction de la densité de kinés sur la zone géographique qu’il a choisie.

L’administratif au quotidien, un casse-tête qu’il faut apprendre à gérer

Mais, ce travail administratif ne disparaît pas une fois le cabinet libéral de kinésithérapie créé, bien au contraire. Le professionnel de santé va alors devoir recruter sa patientèle, apprendre à gérer ses patients et patientes, mais aussi son planning. Il faudra ensuite que le professionnel de santé pense à la facturation des soins qu’il prodigue, et s’initie aux arcanes de l’Assurance Maladie. Entre le respect de la nomenclature et le suivi de sa facturation – cela implique notamment les relances et le traitement des anomalies -, la tâche devient vite chronophage.

Tout dépendra alors de la structure choisie par le kiné libéral. Le quotidien d’un professionnel travaillant seul au sein de son cabinet ne peut être comparé à celui ayant décidé de rejoindre une Maison de Santé Pluridisciplinaire  (MSP). Plus le kiné libéral est isolé pour mener à bien ces différentes tâches administratives, plus sa charge mentale est importante, puisqu’il devra concilier les soins à ses patients, la réponse aux appels téléphoniques, la gestion de son agenda et de son administratif.

Se concentrer sur la prise en charge des patients, l’ambition de tous les kinés libéraux

Cette pression administrative n’a pas que des répercussions sur cette qualité de vie au travail, que nous évoquions, mais elle dégrade aussi les conditions financières de la profession. En effet, les soins prodigués par les masseurs kinésithérapeutes sont tarifés par les autorités sanitaires, et multiplier les soins pour un kiné libéral entraine inéluctablement à une augmentation de l’amplitude horaire. Un temps de travail qui s’allonge encore avec les tâches administratives, dont l’accroissement est proportionnel à cette hausse de l’activité. Cela explique que les conditions financières de l’activité de kiné libéral restent l’un des principaux points d’insatisfaction des professionnels.

Les dernières études / estimations de la FFMKR (Fédération Française des Masseurs Kinésithérapeutes Rééducateurs) soulignent que les revenus moyens d’un kiné libéral sont de 89.000 € par an, soit un bénéfice net avant impôt de 46.000 €.

Voilà donc résumé sommairement ce qui fait les joies et les peines du kiné libéral au quotidien. Dans tous les cas, l’exercice libéral reste toujours largement préféré par les étudiants en Masso-kinésithérapie puisque 80 % environ de la profession exerce en tant que kiné libéral.

 

Et vous, estimez-vous que les kinés libéraux soient soumis à une trop forte pression administrative ? Et quelles seraient les mesures à prendre pour améliorer significativement votre quotidien ? Et s’agissant des conditions financières de profession, vous estimez-vous insatisfaits de la situation actuelle ?

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