Comment vont les kinés libéraux en France en 2023 ?

La question n’a rien d’anodine, puisqu’elle figure parmi les priorités du ministère de la Santé et de la Prévention. Prendre soin des kinés libéraux et des professionnels de santé s’impose aujourd’hui comme un chantier d’intérêt national, comme l’a dévoilé récemment le gouvernement. 

La santé des soignants, une priorité pour rendre le système de santé plus efficace 

Parmi les priorités du gouvernement en matière d’organisation de la Santé en France figure l’amélioration des conditions de travail de tous les professionnels concernés. Dans ce cadre, le 30 mars dernier, la ministre déléguée chargée de l’organisation territoriale et des professions de santé, Mme Agnès Firmin le Bodo, a lancé un chantier national avec une conférence simplement intitulée : « Tous acteurs de la santé des professionnels de santé ».

 

Elle a pu ainsi détailler les objectifs prioritaires de cette ambitieuse opération, en insistant fortement sur la volonté d’associer les soignants en général et les kinés libéraux en particulier dans cette réflexion. Pour pouvoir répondre à toutes les attentes et besoins des professionnels de santé, le ministère de la Santé et de la prévention invite tous les soignants, qu’ils exercent en libéral ou à l’hôpital, à répondre à une vaste enquête conduite directement en ligne.

 

Au cours de cette conférence, la ministre déléguée a ainsi pu revenir sur les effets de la crise sanitaire du coronavirus. Cette dernière a mis en lumière les difficultés et les problèmes de santé auxquels sont confrontés tous les soignants. Elle a également pu alerter sur l’ampleur du phénomène en soulignant qu’un quart des soignants reconnaissait être en mauvaise santé.

Comment vont les kinés libéraux et les professionnels de santé en 2023 ? 

 

La grande enquête, lancée par le gouvernement, doit satisfaire à 3 objectifs distincts, dépassant amplement la seule question de la santé des soignants :

1. Quel que soit leur lieu d’exercice, les professionnels de santé doivent bénéficier d’une véritable organisation destinée à améliorer leur santé au travail,
2. Cette amélioration de la santé des soignants et des conditions de travail de ces derniers doit permettre d’améliorer l’attractivité de ces professions. Prendre soin des kinés libéraux et des soignants doit contribuer à répondre à la crise des vocations,
3. Préserver la santé des soignants doit enfin garantir le maintien de la capacité de travail de ces professionnels de santé et ainsi participer à l’efficience du système.

 

Soutenu par le conseil des masseurs kinésithérapeutes, mais aussi par les principales organisations syndicales, comme la Fédération Française des masseurs kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR), cette opération doit permettre d’avancer concrètement sur l’ensemble des sujets liés à cette problématique. C’est le vœu qu’a formulé Mme Agnès Firmin le Bodo en déclarant :

 

« L’enjeu est de documenter notre connaissance et co-construire avec les professionnels de santé des mesures qui apporteront des réponses à leurs besoins. »

 

Pour les kinés libéraux ou hospitaliers, l’ordre national a rappelé que le sujet est au cœur des préoccupations de la profession. Avant la crise sanitaire, en 2019, l’Ordre avait déjà réalisé une vaste enquête sur les risques psychosociaux pesant sur la profession en faisant appel à l’université de Bourgogne-Franche-Comté.  À l’époque, plusieurs facteurs récurrents avaient été identifiés comme des éléments stressants et usants pour les kinés libéraux, parmi lesquels on retrouvait :

 

• La charge de travail des kinés libéraux,
• Les interactions et relations avec les prescripteurs,
• Les interactions et les relations avec les patients,
• La souffrance et les difficultés ressenties par les patients.

 

On peut légitimement supposer que l’on retrouvera ces mêmes facteurs dans l’enquête conduite par le ministère. Reste à savoir quelles solutions seront déployées pour y apporter des réponses pertinentes et adaptées.

 

Et vous, comment jugez-vous votre état de santé en 2023 ? Quels sont les éléments les plus perturbateurs, les plus dangereux à vos yeux ? Quelles pourraient être les évolutions à adopter pour améliorer la situation ?