Devenir kiné libéral constitue certes une ambition pour de nombreux professionnels de santé, mais ce choix implique également au kiné libéral de devenir un véritable chef d’entreprise. Aussi est-il nécessaire de bien se former, de bien s’entourer et de rester informé des évolutions légales.
Choisir de devenir kiné libéral, une prise de risque pour le professionnel de santé ?
Une grande majorité des étudiantes et des étudiants en Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie (IFMK) se destinent à exercer sous le statut libéral. Bien que les derniers chiffres sur la démographie de la profession laissent entrevoir un infléchissement de cette tendance, devenir kiné libéral constitue néanmoins toujours une motivation largement partagée par les futurs professionnels de santé. S’installer en tant que kiné libéral constitue une véritable aventure, à laquelle les étudiants ou les jeunes kinés diplômés à l’étranger ne sont pas ou peu préparés.
Outre les soins à prodiguer, le jeune kiné libéral décide en effet de devenir un chef d’entreprise. À ce titre, il va devoir apprendre à gérer son budget et sa comptabilité, éventuellement recruter du personnel, administrer la gestion quotidienne de son activité… L’activité même de kiné libéral renvoie les professionnels de santé à de nombreuses problématiques, dépassant amplement le seul domaine des soins. Parmi ces aspects du quotidien, le domaine financier constitue un enjeu essentiel à la réussite de l’aventure. Outre la facturation quotidienne des soins dispensés, le kiné libéral se doit d’investir et de gérer sa comptabilité en tenant compte des innombrables contraintes qui lui sont imposées.
Pouvant se faire assister de spécialistes en la matière (cabinet comptable, expert-comptable…), le professionnel de santé doit, outre la gestion financière de son activité professionnelle, veiller à la régularité et à la suffisance des revenus d’activité, qu’il peut tirer de cet exercice. De nouvelles dispositions visent à mieux protéger le kiné libéral et plus généralement tous les professionnels indépendants. En effet, depuis plusieurs années, les autorités publiques multiplient les dispositions visant à favoriser l’activité indépendante.
Une nouvelle mention obligatoire pour protéger le patrimoine personnel du kiné libéral
Comme tous les travailleurs non-salariés (TNS), le masseur kinésithérapeute libéral se doit de gérer sa comptabilité, tout en se conformant à la législation. Cette dernière veille, depuis plusieurs années, à protéger les professions libérales, notamment sur le plan financier. Cette volonté de protection explique en partie la modification apportée au Code du Commerce. Un décret, publié au Journal Officiel daté du 29 avril 2022, a ainsi créé l’article R. 526-27. Il s’agit de protéger le patrimoine personnel du professionnel indépendant. Depuis le 15 mai dernier, les dettes professionnelles contractées ne peuvent désormais être payées que sur le seul patrimoine professionnel et non plus sur le patrimoine personnel.
Pour bénéficier de ces nouvelles mesures, les professionnels en général et les kinés libéraux en particulier doivent veiller à informer clairement tous leurs partenaires, que ce soient les patients, les mutuelles, les différentes entreprises de prestations de service. Ils doivent donc faire apparaître clairement sur tous les documents émis la mention « Entrepreneur Individuel » ou l’acronyme « EI » en juxtaposant cette mention à leur identité. De la carte de visite à la facture, en passant par le libellé du compte en banque professionnel, le kiné libéral doit s’efforcer de faire afficher cette mention sur tous ses « supports » de communication.
Et vous, êtes-vous en règle vis-à-vis de cette nouvelle obligation d’affichage ? Quels sont selon-vous les aspects de l’exercice libéral, sur lesquels la formation vous semble largement insuffisante ? Pensez-vous que la formation des masseurs kinésithérapeutes devrait inclure plus largement l’apprentissage du travail indépendant ?
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