La téléconsultation va-t-elle continuer à se développer chez les kinés libéraux ?

Publié par 26 octobre 2020

Le confinement a popularisé la téléconsultation tant auprès des médecins, kinés libéraux et autres professionnels de santé qu’auprès des patientes et des patients. Désormais, chacun s’interroge pour proposer les suites à donner à cet engouement, et les avis divergent. Entre avantages et inconvénients, la téléconsultation pourrait connaitre un nouvel essor.

 

La téléconsultation, une nouvelle forme de pratique pour les kinés libéraux et les professionnels de santé
Faisant partie des axes forts de la réforme du système de la Santé, initiée par Emmanuel Macron, président de la République, la téléconsultation est accessible à tous les médecins depuis la mi-septembre 2018. Les médecins, qu’ils soient généralistes ou spécialistes, peuvent depuis le lancement de ce vaste plan « Ma Santé 2022 » recourir à la téléconsultation, tant pour se substituer aux visites à domicile, que pour dispenser des soins dans des établissements de santé (EHPAD ou structure d’accueil…).

 

Malgré les ambitions du gouvernement, la téléconsultation a dans un premier temps peu séduit les médecins et les patients, puisque l’Assurance Maladie ne recensait pour l’année 2019 que 60.000 téléconsultations remboursées. En revanche, la crise du coronavirus et le confinement ont renforcé l’attractivité de cette nouvelle forme de consultation tant pour les médecins que pour les auxiliaires médicaux, que sont les kinés libéraux, les infirmières libérales, les orthophonistes… En effet, en rendant impossible la consultation d’un professionnel de santé, le confinement a obligé patients et professionnels à privilégier de nouvelles voies, et la téléconsultation est devenue une habitude en quelques semaines seulement. Pour preuve, sur la dernière semaine de juin 2020, l’Assurance maladie précisait avoir remboursé quelque 400.000 actes de téléconsultation.

 

La téléconsultation, une nouvelle forme de pratique pour les kinés libéraux et les professionnels de santé
Pendant cette période d’urgence sanitaire, le gouvernement a donc autorisé les actes de téléconsultation pour les kinés libéraux et pour bien d’autres professionnels de santé. Cette autorisation s’est traduite par la prise en charge à 100 % par la Sécurité Sociale du remboursement de cette consultation d’un nouveau genre. Pour les kinés libéraux, comme pour les autres auxiliaires de santé, il s’agissait de faire face à une situation d’urgence. Parce que les visites à domicile étaient devenues difficiles, voire, dans certains cas, impossibles, la téléconsultation pour les kinés libéraux notamment a permis de garder contact avec une patientèle trop souvent isolée.

 

Bien évidemment, la vidéotransmission ou téléconsultation ne peut pas répondre à tous les besoins d’un cabinet de kinés libéraux. Certains soins prodigués ne peuvent l’être qu’en présence du kiné libéral. Pendant toute la période où la téléconsultation a été possible pour les kinés libéraux, elle était strictement encadrée, depuis les conditions pour la déclencher (avoir déjà rencontré le kiné libéral notamment) jusqu’aux soins possibles et ouverts à la téléconsultation.

 

La consultation à distance, un danger pour les kinés libéraux et pour la médecine en général ?
Si les règles encadrant la téléconsultation tant pour les kinés libéraux que pour les autres professionnels de santé ne cessent de changer au gré de l’évolution de l’épidémie, nul doute que les autorités sanitaires entendent prolonger cet engouement des patientes et des patients. Le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale a ainsi acté le remboursement à 100% de cette pratique pendant encore deux ans. La question du télésoin pour les kinés libéraux est aussi sur la table des négociations, pour voir s’il peut devenir permanent et durable.

 

En revanche, de nombreux kinés libéraux, mais aussi des médecins, des infirmières… Font entendre leurs voix pour souligner les dangers que cette médecine à distance peut représenter sur le long terme. La perte du contact physique, l’incapacité à diagnostiquer certaines pathologies à distance, la disparition du contact régulier avec un professionnel de santé… voilà autant de questions que les professionnels concernés entendent bien soulever lors des négociations, qui devraient s’ouvrir en début d’année prochaine avec les autorités sanitaires. Il faudra alors imaginer quelles suites donner à cette explosion de la téléconsultation en France (le nombre d’actes a été multiplié par 100 et parfois même plus pendant la période du confinement) mais aussi répondre à d’autres problématiques liées à ce sujet : sécurité des données, de la transmission…

 

Et vous, comment avez-vous géré cette période et comment vous êtes-vous adaptés à cette téléconsultation ? Selon vous, vers quelle réforme doit-on se diriger à l’avenir pour encadrer cette consultation à distance ?

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