Les visites à domicile, une attente forte des kinés libéraux

Publié par 22 mars 2021

Au quotidien, les masseurs kinésithérapeutes prodiguent leurs soins à l’hôpital, dans leur cabinet, au domicile des patients… Pour les kinés libéraux, les soins à domicile répondent à une véritable ambition des pouvoirs publics, mais pour certains professionnels, les moyens ne sont pas à la hauteur des enjeux posés.

Quand les kinés libéraux répondent aux ambitions de maintien à domicile des patients

 

C’est une tendance de fond pour les politiques de santé depuis plusieurs années. Les services publics ambitionnent désormais de favoriser les soins en ambulatoire, tout en incitant à accroître le maintien à domicile, notamment en ce qui concerne les personnes âgées, et à accélérer le retour à domicile des patients après hospitalisation. C’est une transformation lente, mais continue qui est appelée à se poursuivre dans les années qui viennent. Pour permettre cette transformation du système de santé, les professionnels de santé dits de ville sont mis à contribution, et du masseur kinésithérapeute libéral au médecin généraliste, en passant par l’infirmière, chacun est appelé à se mobiliser. Si la tendance répond aux ambitions affichées des autorités publiques, elle satisfait également les envies et préférences des patients et des patientes, pour lesquels l’hospitalisation à domicile reste une alternative plus séduisante et attractive.

 

À ce titre, les kinés libéraux sont donc appelés à prodiguer les soins au domicile de leurs patients, quand cela est possible et nécessaire. Il est entendu, que ces « soins à domicile » peuvent aussi être à destination des résidents des EHPAD (Établissement d’Hébergement pour personnes âgées dépendantes), puisque le lieu d’accueil en lui-même n’implique pas de changement majeur dans l’approche du masseur kinésithérapeute ou de tout autre professionnel de santé.

Même en période de COVID-19, les visites à domicile des kinés restent essentielles

 

L’importance des visites à domicile des kinés libéraux a été rappelée par la Haute Autorité de Santé (HAS) au début de la crise sanitaire liée au coronavirus. Dans un document publié le 16 avril 2020, la HAS souligne vouloir « accompagner les masseurs-kinésithérapeutes à intervenir de la façon la plus efficiente et sécurisée possible au domicile des patients infectés (…) ». Malgré la nécessité de ces visites à domicile, les autorités publiques soulignaient néanmoins la nécessité de participer aux efforts déployés pour limiter la propagation du virus. « Dans le but de limiter le risque de transmission, les déplacements aux domiciles doivent être limités et le télésoin privilégié dans la mesure du possible ». Comme bien d’autres professionnels, les kinés libéraux étaient donc appelés à privilégier le télésoin lorsque la situation le permettait.

 

Bien que toujours en période de crise sanitaire, la situation a néanmoins évolué depuis le printemps 2020, et les cabinets de kinés libéraux ont retrouvé un « semblant de normalité », permettant visite en cabine et visite à domicile, toujours dans le strict respect des consignes sanitaires.

Une menace pour les soins à domicile pour les kinés libéraux ?

 

Dans ce contexte, plusieurs professionnels tirent le signal d’alerte pour dénoncer une situation problématique dans plusieurs régions de France. C’est notamment le cas dans le département de l’Isère (38), pour lequel Patrick Guillot, président du syndicat des masseurs, kinésithérapeutes et rééducateurs (SMKR), a alerté les pouvoirs publics à travers la presse régionale (Le Dauphiné). Constatant l’ambition des autorités publiques de favoriser le maintien à domicile, il dénonce le manque, voire l’absence de moyens, rendant l’exercice de plus en plus difficile et même parfois impossible. Et parmi les demandes portées par M. Guillot, celles portant sur la revalorisation de ces soins à domicile doivent assurer de rattraper l’absence de toute évolution de la convention nationale des Masseurs Kinésithérapeutes depuis… 2017.

 

Avec une consultation à domicile facturée environ 25 euros, M. Guillot dénonce l’insuffisance de cette rémunération. La question des indemnités kilométriques se pose également, M. Guillot expliquant que « beaucoup de praticiens renoncent à facturer leurs déplacements, sinon les clients ne seront pas remboursés de ces frais. ». Pour le président isérois du syndicat professionnel, la situation dans son département doit être prise en compte au plus vite pour éviter une dégradation de l’offre de soins à domicile, alors même que cette dernière fait partie des volontés des autorités sanitaires.

 

Et vous, quelle part de votre activité représentent les visites à domicile ? Quelles seraient selon vous les évolutions à envisager pour pérenniser ou améliorer la situation ?

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