Devenir kiné libéral ou masseur kinésithérapeute hospitalier représente l’ambition d’un grand nombre d’étudiants. Mais ils sont moins nombreux à aller au bout de leurs rêves. Pourquoi ?
Devenir masseur kinésithérapeute fait-il rêver les jeunes ?
À quelques semaines de la rentrée universitaire de septembre, on peut légitimement s’interroger sur la capacité du métier de masseur kinésithérapeute à faire rêver les plus jeunes générations. De nombreux étudiants s’engagent dans la voie des études de santé, en souhaitant concilier leurs études supérieures avec leur passion du sport. Pour y parvenir, les études supérieures pour devenir médecin du sport ou masseur kinésithérapeute concentrent les aspirations d’un grand nombre.
En outre, depuis la crise sanitaire du coronavirus, les métiers de la santé attirent davantage les jeunes générations. Pendant toute la durée de cette crise sanitaire, les soignants, qu’ils exercent à l’hôpital ou en ville, étaient considérés comme les héros d’une époque. Cela a contribué à attirer plus d’étudiantes et d’étudiants vers les études de santé, d’autant plus que le gouvernement a dévoilé un plan ambitieux pour rendre ces métiers du soin plus attractifs à l’avenir.
Devenir kiné libéral ou devenir masseur kinésithérapeute fait donc rêver de nombreuses candidates et de nombreux candidats, même si on peut souligner que cette attractivité renforcée ne se traduit pas directement et pleinement dans les chiffres. Comment expliquer ces différences entre les ambitions d’un nombre croissant de jeunes et le nombre de titulaires du diplôme de masseur kinésithérapeute rééducateur.
Pourquoi est-il si difficile de devenir masseur kinésithérapeute en France ?
Quoi qu’on en dise, les études de masso-kinésithérapie restent des cursus qualifiés par certains d’élitiste. Certes, la réforme des études de santé a conduit à la suppression de la PACES (Première Année Commune aux Études de Santé). Dénoncée comme étant hyper sélective, la PACES enregistrait chaque année un taux d’échec dépassant les 80 %. Depuis la réforme, les candidats au métier de masseur kinésithérapeute doivent passer par la voie du Parcours Accès Spécifique aux études de Santé (PASS) ou de la Licence avec option Accès aux études de Santé (LAS). Bien que la sélectivité soit moins importante, ces cursus restent anxiogènes et stressants pour les étudiants (à la rentrée 2022, 60 % des étudiants en Masso kinésithérapie provenaient du PASS quand 40 % étaient issus de la LAS).
Au-delà de la sélection exigeante avant l’entrée en Institut de Formation en Masso Kinésithérapie, les étudiants soulignent également les difficultés à obtenir une place en PASS comme en LAS, considérant l’inscription à ces cursus sur Parcoursup comme étant une première sélection.
D’un autre côté, les étudiants en masso-kinésithérapie se sont souvent plaints du coût des études pour devenir masseur kinésithérapeute. Certes, des dispositions ont été prises pour alléger cette charge, notamment en alignant tous les frais des IFSI publics sur les frais exigibles pour toute inscription universitaire. Les associations représentatives des étudiants en Masso kinésithérapie soulignent, depuis plusieurs années, qu’à la sélection des étudiants s’ajoute une seconde sélection plus économique.
Un credo renforcé par l’attractivité de certains pays européens, qui s’efforcent de répondre aux étudiants français ne pouvant pas concrétiser leurs ambitions dans l’Hexagone. Partir en Belgique, en Espagne, au Portugal… pour obtenir le diplôme de masseur kinésithérapeute avant de revenir exercer en France est ainsi devenu, en quelques années, une véritable alternative. Cette possibilité accentue encore les inégalités, tant ces études à l’étranger représentent un surcoût important.
Cela constitue donc autant d’obstacles pour les lycéens français souhaitant s’inscrire aux études de kiné en France sur Parcoursup. Et la question devra être réglée rapidement, afin de pouvoir satisfaire aux ambitions gouvernementales visant une augmentation du nombre de kinés formés et diplômés en France.
Selon vous, comment pourrait-on faciliter l’accès de ces études de kiné aux étudiants d’aujourd’hui ? Estimez-vous que la situation pose un problème pour les années à venir ?
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