Que retenir de l’année 2024 pour les kinés libéraux ?
Une année cruciale pour les soignants
Dès ses débuts, 2024 s’annonçait comme une année charnière pour les professionnels de santé, et en particulier pour les kinés libéraux et hospitaliers. Beaucoup attendaient les résultats du Conseil National de la Refondation (CNR) Santé. L’espoir d’avancées majeures comme l’accès direct à la kinésithérapie. Cependant, cette année a été marquée par la rigueur budgétaire et une longue instabilité politique. Alors que les défis restent nombreux, les kinés en 2025 devront composer avec un héritage d’attentes déçues et de problématiques non résolues, tout en espérant que des décisions concrètes voient enfin le jour.
Un contexte politique instable
En janvier, l’arrivée d’un nouveau gouvernement dirigé par Gabriel Attal et la création d’un « Super Ministère » regroupant Santé, Travail et Solidarités, confié à Catherine Vautrin, suscitaient des attentes. Le président Emmanuel Macron annonçait des mesures ambitieuses pour lutter contre les déserts médicaux. Mais également pour renforcer la coopération entre médecins et professions paramédicales. Mais dès le printemps, l’espoir a laissé place au doute : l’imposition de mesures de rigueur budgétaire et la dissolution de l’Assemblée nationale en juin ont paralysé les réformes attendues.
Un remake de 2023 pour les kinés ?
L’année 2023 avait déjà laissé un goût amer. L’avenant 7 à la convention nationale des kinés, signé uniquement par la FFMKR, avait été rapidement annulé, mettant en lumière les divisions syndicales et freinant les évolutions de la profession. De nombreux dossiers, comme la réforme de la formation ou la revalorisation des actes, étaient restés en suspens.
2024 semblait devoir inverser la tendance. Mais à l’instar de l’année précédente, les annonces gouvernementales n’ont pas été suivies d’effets. La généralisation de l’accès direct à la kinésithérapie ou l’introduction de la pratique avancée pour les kinés, promises en début d’année, n’ont finalement pas vu le jour.
Des défis qui s’accumulent
Pendant ce temps, de nouvelles problématiques ont émergé. Une étude du Conseil National de l’Ordre des Masseurs-Kinésithérapeutes (CNOMK) a mis en lumière les conséquences préoccupantes de la financiarisation de la santé et de l’exercice salarié. Pascale Mathieu, présidente du CNOMK, a alerté sur les risques pour les patients les plus fragiles et a réclamé des actions urgentes de la part des pouvoirs publics.
De leur côté, les kinés libéraux attendent toujours la proposition de loi du député Stéphane Viry. Rédigée en concertation avec les syndicats, elle vise à moderniser le cadre législatif de leur profession. Mais ce projet, sans cesse reporté, reste dans l’impasse.
Un avenir encore incertain
Alors que 2024 se termine, un nouveau gouvernement se forme sous la direction de François Bayrou. Yannick Neuder a été nommé ministre délégué à la Santé, rattaché à Catherine Vautrin, mais sans être un ministre de plein exercice. Ce changement soulève plus de questions qu’il n’apporte de réponses.
Le discours de politique générale, attendu pour la mi-janvier, pourrait donner une direction à 2025. Mais en l’état actuel, les kinés terminent 2024 désabusés. Les promesses initiales n’ont pas été tenues, et les nouvelles préoccupations rendent l’avenir encore plus incertain.
Une année à oublier ?
Pour les kinés libéraux, 2024 n’aura pas permis les avancées espérées. Si les défis restent les mêmes, de nouvelles difficultés sont venues compliquer encore leur exercice. À moins d’une surprise, 2025 risque de ressembler à ces douze derniers mois : une année d’attente et de désillusions.
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