Le kinésithérapeute pour personnes âgées, qu’il soit libéral ou hospitalier, doivent se préparer au vieillissement de la population. Face à ce défi, ils insistent sur l’importance de la prévention plutôt que de se concentrer uniquement sur la hausse de la demande de soins. Pourquoi ? Comment ?
Le vieillissement de la population, une nouvelle organisation de la Santé publique en France ?
Les prévisions démographiques le montrent depuis longtemps. La population française va connaître une accélération de sa moyenne d’âge. Autrement dit, son vieillissement devra être pris en compte par tous les professionnels de santé, en ville comme à l’hôpital. Les kinés libéraux auront un rôle clé à jouer.
Selon l’INSEE, 1 Français sur 3 aura au moins 60 ans en 2050. Ce vieillissement ne doit pas occulter l’augmentation de l’espérance de vie. En 2022, elle était de 84,8 ans pour les femmes et de 78,4 ans pour les hommes. Nous vivrons donc plus longtemps et serons plus nombreux.
Cela posera des défis au système de soins, qui devra se préparer à une hausse inévitable de la demande des soins.
Ainsi, la question des incapacités, tant physiques que cognitives, se pose avec encore plus de force. Selon l’INSEE, en 2022, les femmes vivaient en moyenne jusqu’à 65,3 ans sans incapacité (63,8 ans pour les hommes). Cela signifie donc que le système de soins devra prendre en charge ces incapacités pendant une période moyenne oscillant entre 15 et 20 ans. Face à cette réalité, une autre voie est possible : prévenir davantage ces incapacités
Faire des masseurs-kinésithérapeutes pour personnes âgées des acteurs du « bien vieillir »
C’est cette ambition que souhaitent défendre et promouvoir Pascale Mathieu, présidente du Conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes et France Mourey, kinésithérapeute et professeure des Universités à l’université Bourgogne-Franche-Comté. C’est ce que la Tribune, publiée dans le Figaro en octobre dernier, explique avec force. Pour elles, l’expertise des masseurs-kinésithérapeutes « en matière de mobilité, de force musculaire et d’équilibre est essentielle pour aider les personnes âgées à maintenir leur autonomie. »
Acteurs de la prévention primaire, les kinés « encouragent l’activité physique régulière », mais peuvent aussi, en tant que soignants du quotidien, repérer les éventuelles fragilités de leurs patientes et de leurs patients et les orienter vers des exercices adaptés. Dans cette optique, les kinés peuvent « contribuer à prévenir les chutes, responsables chaque année en France de plus de 100 000 hospitalisations et de 10 000 décès. »
Les kinés, en milieu libéral comme hospitalier, répondent déjà à cette mission de santé publique. Les auteurs soulignent toutefois l’importance d’intégrer davantage cette dimension dans la formation initiale. Ils insistent également sur la nécessité d’actions de formation continue pour les professionnels de santé. La tribune salue l’instauration du programme « Mon Bilan Prévention ». Elle propose néanmoins de créer un « bilan spécifique de dépistage de la fragilité motrice des personnes vieillissantes ». Ce bilan, idéalement réalisé par les kinés, inclurait un suivi régulier.
Ce rôle du kinésithérapeute pour personnes âgées doit devenir une priorité pour participer aux besoins à venir de la population française. L’appel sera-t-il entendu ?
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