Quelles seront les conditions pour l’exercice des kinés libéraux en 2025 ? Traditionnellement, chaque nouvelle année apporte son lot d’évolutions et d’innovations. La situation politique complexe que traverse notre pays rend cependant les prévisions plus difficiles pour cette nouvelle année qui s’annonce.
La dissolution de l’Assemblée nationale au début de l’été, et l’instabilité politique qui s’en est suivie, a impliqué un arrêt brutal de bien des négociations et a rejeté toute prise de décision à une date ultérieure. Cet attentisme se révèle néfaste pour l’exercice des kinés libéraux en 2025. Les kinés libéraux attendent pourtant beaucoup de cette nouvelle année, même si, à cette heure, peu de changements sont déjà décidés.
Faire évoluer la profession de masseur-kinésithérapeute : une urgence à agir !
La proposition de loi Viry (du nom du député des Vosges (88), M. Stéphane Viry(LIOT) a été déposée au cours de l’année 2024. La situation politique complexe de ces derniers mois a stoppé le processus. Les kinés libéraux et hospitaliers attendaient beaucoup de cette proposition pour faire évoluer leur profession. Tant sur un plan sanitaire que sur un plan économique. Aussi, 2025 concentrera les efforts des représentants de la profession pour faire avancer l’adoption de cette proposition de loi. Elle consiste en la modernisation de la kinésithérapie et l’amélioration de l’accès aux soins. Rédigée en concertation avec les organisations syndicales, cette proposition de loi englobe les revendications principales des professionnels, parmi lesquelles :
- La généralisation de l’accès direct aux kinésithérapeutes sur l’ensemble du territoire.
- L’élargissement du droit de prescription des masseurs-kinésithérapeutes, notamment en ce qui concerne les actes d’imagerie, les antalgiques et les anti-inflammatoires.
- L’incorporation des kinésithérapeutes au dispositif consacré aux rendez-vous de prévention.
- L’évolution permettant de passer du décret d’actes au décret de compétences.
Soutenue par les organisations représentatives – le syndicat Alizé, la FFMKR, la FNEK et le SNMKR -, cette proposition inclut toutes les décisions à prendre nécessaires pour faire évoluer la profession. Selon les organisations syndicales, ces propositions « permettront à la fois de mieux reconnaître l’expertise des kinésithérapeutes, mais aussi d’apporter des solutions concrètes aux besoins de santé de la population. »
Répondre (enfin) aux attentes des étudiants en masso-kinésithérapie
L’avenant 7 à la convention nationale des masseurs-kinésithérapeutes, entré en vigueur en 2023, officialisait l’engagement de la profession pour mieux prendre en compte les enjeux de santé publique concernant l’accès aux soins sur l’ensemble du territoire. Des restrictions à l’installation, des nouvelles règles pour le zonage pour l’installation des jeunes kinés libéraux figurent parmi les décisions déjà déployées.
Dans le même temps, et pour mieux accompagner ces efforts, le gouvernement et l’Assurance Maladie s’étaient engagés à harmoniser les frais de scolarité des IFMK (Instituts de Formation en Masso-kinésithérapie) avant le 1ᵉʳ janvier 2025. Or, le groupe de travail chargé de cette évolution ne s’est réuni qu’une seule fois au début de l’année 2024. Aussi, la profession demande une reprise rapide de ces négociations pour qu’elles puissent aboutir avant la rentrée universitaire de septembre 2025.
Mieux accompagner les kinés libéraux après un arrêt de travail : la reprise thérapeutique
Depuis 2024, les kinés libéraux peuvent bénéficier d’un nouveau dispositif : la reprise thérapeutique. Après un arrêt de travail, ce dispositif permet une reprise en douceur de leur exercice professionnel. Cette mesure évoluera à partir de janvier 2025. Ainsi, les masseurs-kinésithérapeutes pourront continuer à percevoir leurs indemnités journalières les 3 premiers mois suivant leur reprise d’activité. Ces dernières seront ensuite divisées par deux pour les 6 mois suivants.
Une dispense pour les professionnels de santé pour l’obtention du certificat « Certibiocide »
À l’instar d’un grand nombre de professionnels de santé, les masseurs-kinésithérapeutes s’étaient mobilisés pour contester l’obligation d’obtenir le « certibiocide » pour pouvoir exercer. Le ministère de la Santé a écouté cette contestation. En effet, le ministère a accordé une dispense à tous les professionnels de santé de ville. Elle sera applicable jusqu’au 1ᵉʳ janvier 2026. Reste à savoir si les négociations d’ici-là conduiront à une modification des dispositions légales ou si la décision ne restera qu’une simple dispense provisoire.
Il faudra donc attendre un retour à la normale des institutions publiques pour que les kinés libéraux, et plus généralement tous les soignants, puissent y voir plus clair. La question principale consistant à définir précisément la date de ce retour à la normale.
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