Comment la crise sanitaire modifie le quotidien du kiné libéral ?

Publié par 19 janvier 2021

Entre la mobilisation des kinés libéraux pour la prise en charge des patients Covid-19 et les dépistages à effectuer, les cabinets de kinésithérapie ont adopté de nouvelles habitudes depuis le début de la crise, et certaines sont appelées à durer.

La pandémie et les conséquences durables sur l’activité des kinés libéraux 

 

Les masseurs kinésithérapeutes hospitaliers sont débordés depuis près d’un an, puisqu’ils doivent prendre désormais en charge les patients Covid-19. Ces derniers, lorsqu’ils sont passés par la réanimation, ont besoin d’un accompagnement long avant de retrouver une « vie normale ». C’est ce que confirmait un kinésithérapeute de l’établissement de soins de suite et de réadaptation de Jalavoux à Aiguilhe (43) aux journalistes qui l’interrogeaient.

 

« Nous sommes juste un petit rouage qui dégrossit la réadaptation. Après, il faut continuer à travailler auprès d’un kiné de ville. Pour une récupération totale, il faut compter six mois. »

 

Quand on sait que la durée moyenne des soins en établissement spécialisé est de 28 jours, les patients concernés devront donc se rapprocher d’un cabinet de kinés libéraux pour un minimum de 5 mois avant de pouvoir retrouver un semblant de normalité. Et cette prise en charge se rajoute à celles que les kinés libéraux assurent déjà pour leur propre patientèle.

 

Depuis bientôt un an, les masseurs kinésithérapeutes ont démontré leur importance dans l’organisation du système de santé en France et ont participé activement à la gestion de cette pandémie. Et bien que la stratégie vaccinale doive permettre d’atteindre l’immunité collective nécessaire pour mettre fin à cette crise sanitaire, cette dernière ne sera pas sans conséquences sur l’activité des cabinets de kinés libéraux, notamment en ce qui concerne leur présence/intervention dans le monde du travail.

Les masseurs kinésithérapeutes en entreprise, de nouvelles missions appelées à durer

 

Depuis des années, certains kinés libéraux intervenaient déjà en entreprise pour une kiné préventive. L’analyse des conditions de travail conduisaient ainsi à des conseils ou des préconisations, surtout pour lutter contre les troubles musculo squelettiques, les inévitables TMS. Mais depuis le début de la pandémie, alors même que le télétravail est devenu la règle, cette prévention s’avère encore plus indispensable pour adapter le poste de travail de chacun. Des réflexions sont en cours pour surmonter cet obstacle, le kiné libéral ne pouvant se déplacer au domicile de chacun des salariés de l’entreprise.

 

Cette kinésithérapie préventive en milieu professionnel est appelée à évoluer pour permettre de mieux prendre en compte les attentes des salariés et leur bien-être au travail. Puisqu’ils sont déjà présents dans de nombreuses entreprises, les masseurs kinésithérapeutes sont également mobilisés dans la stratégie de dépistage.

 

Pour lutter contre la propagation du coronavirus, le Ministère de la Santé a autorisé les entreprises, depuis le 2 novembre dernier, à organiser des campagnes de dépistage à destination de ses salariés. Dès le départ, les autorités sanitaires ont conditionné cette possibilité au « respect des conditions réglementaires et du secret médical ». Le 14 décembre, le Ministère du Travail a publié la circulaire organisant ces campagnes de dépistage.  Les entreprises peuvent donc organiser un dépistage général de leurs collaborateurs, mais aussi un dépistage ciblé, quand un cluster se fait jour. La circulaire rappelle toutefois le principe du volontariat, en soulignant que l’employeur ne peut pas imposer les tests antigéniques à ses salariés. Le secret médical est, lui aussi, rappelé avec force, et la circulaire ne laisse planer aucun doute :

 

Le professionnel de santé doit recueillir l’accord libre et éclairé du salarié après une information claire, loyale et appropriée.”

 

En d’autres termes, l’employeur ne peut pas exiger de connaitre le résultat des tests, si le salarié s’y oppose. En relation avec le Service de Santé au Travail (SST) ou le Service de Santé au Travail Autonome (SSTA), le professionnel de santé pourra être « un médecin, un chirurgien-dentiste, un maïeuticien, un pharmacien, un masseur-kinésithérapeute ou un infirmier ». Si un masseur-kinésithérapeute, ou tout autre professionnel de santé, participe à cette campagne de dépistage, il devra s’assurer que l’entreprise a répondu à l’obligation de déclaration auprès des services de l’État (Préfecture et Agence Régionale de la Santé).

 

Et vous, quelles sont les conséquences durables de la pandémie sur votre activité ? Pensez-vous aussi que le kiné va prendre plus d’importance dans le monde de l’entreprise ?

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