De nouvelles règles pour l’installation des kinés libéraux en France !

installation kines liberaux
Publié par 23 novembre 2018

Le 24 septembre, un arrêté a défini les nouvelles règles à appliquer concernant l’installation des kinés libéraux. C’est l’occasion de s’interroger sur l’utilité de ces mesures, mais aussi et surtout sur leur efficacité réelle !

Les kinés libéraux appelés à s’installer dans des régions définies par les autorités publiques

On a récemment souligné les mythes et les fantasmes, qui gravitent autour de la problématique du nombre de masseurs kinésithérapeutes en France. Pourtant, dans la réalité, les kinés libéraux, comme tant d’autres professionnels de santé, sont trop peu nombreux dans certaines régions de France, ces régions nommées les « déserts médicaux ».

 

Depuis de nombreuses années, un professionnel souhaitant s’installer en tant que kiné libéral, aura la possibilité de privilégier les zones sous dotées ou même vraiment sous dotées pour l’ouverture de son cabinet de kinésithérapie. Par définition, l’installation d’un kiné libéral dans une zone sous dotée assure au professionnel une moindre concurrence, voire une absence totale de confrères et/ou de consœurs. En revanche, ces zones sous-dotées ne représentent pas les secteurs géographiques sur lesquels les kinés libéraux pensent naturellement à se fixer au début de leur carrière. C’est pourquoi, les autorités publiques ont mis en place des mesures incitatives pour lutter contre ces déserts médicaux.

Lorsqu’un kiné libéral s’installe dans une zone très sous dotée ou sous dotée, il percevra une aide forfaitaire annuelle, mais bénéficiera également d’une prise en charge des cotisations sociales (Allocations familiales) par l’Assurance Maladie. L’adhésion du jeune kiné libéral au « contrat incitatif masseur kinésithérapeute » constitue une aide particulièrement appréciée dans les premiers mois d’activité du cabinet.

Un redécoupage géographique pour les masseurs kinésithérapeutes

 

Pour être efficace, ce rééquilibrage de l’offre de soins des masseurs kinésithérapeutes doit être remis à jour de manière très régulière, afin d’identifier les zones en tension en termes d’offres de soins et celles, qui ont déjà bénéficié des atouts de ces mesures de rééquilibrage. C’est ce qui a été fait par l’arrêté du 24 septembre dernier. L’arrêté reprend donc, en l’expliquant, la méthodologie utilisée pour définir les zones concernées. Cette définition relève cependant de la responsabilité des Agences Régionales de Santé (ARS), qui adaptent chaque étude à la situation réelle du terrain.

Cette publication dévoile les chiffres précis concernant la situation des masseurs kinésithérapeutes en France. Ainsi, on apprend, que seuls 6.8 % de la population de l’Hexagone sont en zone très sous dotées alors que la proportion s’élève à 6 % en zone sous-dotée. C’est donc 65.3 % de la population française, qui connaissent une zone intermédiaire, alors que 22.1 % vivent en zone très surdotée. Ces chiffres permettent de relativiser la problématique des déserts médicaux en France, puisque 2 français sur 3 ne connaissent pas de problèmes spécifiques liés à la démographie des kinés libéraux. Cependant, cette situation masque des inégalités flagrantes au niveau du territoire.

 

Ainsi, dans la région Centre Val de Loire, le nombre de kinés libéraux est largement insuffisant puisque 34.7 % de la population est en zone très sous-dotée et 11.8 % en zones sous dotées. Près d’un habitant sur deux de la région est donc concerné par cette « pénurie » de kinés libéraux. Si certaines régions souffrent, d’autres en revanchent continuent d’attirer les jeunes kinés libéraux. Ainsi, en région Provence Alpes Côte d’Azur (PACA), la population concernée par ce manque de kinés libéraux est très faible, voire nulle avec 0.1 % pour les zones très sous dotées et 0.2 % pour les zones sous dotées. En revanche, 67 % de la population de PACA vit en zone très sur dotée.

On peut donc légitimement s’interroger sur l’efficacité réelle de ces mesures incitatives, puisque les régions sur-dotées continuent d’attirer de nouveaux kinés libéraux, alors que d’autres territoires peinent à se révéler plus attractifs. Ne devra-t-on pas repenser les différents outils pour uniformiser plus efficacement la répartition des kinés libéraux sur le territoire français ? La question est posée en tout cas.

 

Et vous pensez-vous que de nouvelles mesures doivent être prises pour assurer une répartition optimale des kinés libéraux ? Et si oui, lesquelles ?

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