Depuis cette rentrée de septembre 2020, la réforme des études de santé est devenue réalité pour les futurs kinés libéraux et hospitaliers. Deux nouvelles voies d’accès aux IFMK sont venues remplacer la PACES, et l’heure du premier bilan a déjà sonné.
Les nouvelles voies pour intégrer les études pour devenir masseur kinésithérapeute
La réforme du premier cycle des études de médecine est connue depuis longtemps, et depuis la rentrée de septembre, elle est entrée en œuvre en partie, bouleversant le parcours des étudiants se destinant à devenir masseur kinésithérapeute notamment. Décriée par beaucoup et présentée comme une source de stress, d’angoisse et d’échec, la PACES (Première Année Commune aux Études de Santé) nexiste donc plus. Elle s’adressait, comme les nouveaux dispositifs, à toutes les filières médicales : médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie et kinésithérapie. 75 % des étudiants en IFMK provenaient de cette PACES, quand 25 % avaient validé une première année de licence de biologie ou de STAPS.
Les futurs kinés libéraux ou hospitaliers peuvent donc désormais, pour pouvoir intégrer un Institut de Formation en Masso Kinésithérapie (IFMK), se décider pour une des deux voies d’accès possibles :
- Le Parcours d’accès spécifique Santé (PASS). Ce PASS ressemble fortement à la PACES, bien que l’étudiant doive choisir une mineure de son choix parmi les possibilités offertes par l’université (STAPS, Biologie, Droit, Économie…)
- La Licence avec Accès Santé (LAS). Il s’agit alors de choisir une dominante (STAPS, Biologie, Droit, Économie…) qui sera associée à un module de cours santé.
Pour l’intégration d’un IFMK, la licence biologie et la licence STAPS demeurent toujours possibles.
Un premier constat mitigé pour une réforme ambitieuse, mais mal préparée ?
Rappelons que l’objectif de cette réforme était de lutter contre le stress (et l’échec induit par ce dernier) de la PACES tout en proposant un système plus compréhensible par les étudiants. Un récent rapport de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) dresse un état peu flatteur des premiers mois d’existence du dispositif. Si la PASS ressemble étrangement à une PACES, qui ne veut pas dire son nom, la LAS, en revanche, est présentée comme un projet mal préparé. L’ANEMF dénonce ainsi le manque de communication et d’information adressée aux étudiants. Plus grave encore, l’association estudiantine dénonce le manque de concertation entre les différents pôles de l’université. L’étudiant ne sait plus s’il doit s’adresser à l’UFR de sa dominante ou à celle de la santé, et se retrouve alors sans réponse.
Si les étudiants dénoncent une réforme entreprise dans la précipitation, ils sont rejoints par les enseignants et même par les doyens d’Université, qui reconnaissent, à demi-mots, que des ajustements sont à prévoir. À quelques jours des partiels et de la fin de ce premier trimestre, le constat est plutôt difficilement compréhensible pour l’ensemble des parties.
Quel avenir pour les étudiants kinés en 2021 ?
Vice-présidente de l’ANEMF, chargée de l’Enseignement Supérieur, Loona Mathieu ne cache pas sa déception quant à l’efficacité de cette réforme.
« Cest vrai qu’un des objectifs qui nous tenait à cœur était la diminution des risques psychosociaux. Quand on voit les témoignages actuels, on ny est pas encore. »
Certes, la réforme permet de réduire l’échec des étudiants en leur permettant de poursuivre, pour la LAS, dans la dominante qu’ils ont choisie. En revanche, si la réforme de ces études de santé s’est accompagnée d’une suppression (théorique) du numerus clausus, les conditions de sélection pour les kinés comme pour les autres restent floues et incertaines dans de nombreuses universités. Seule certitude, les QCM ne seront plus les seuls juges de paix en la matière, puisque des épreuves rédactionnelles sont prévues, ainsi qu’une épreuve orale, que les étudiants attendent encore de connaitre dans le détail.
Le stress et l’incertitude continuent donc de régner dans les rangs des étudiants, qui ont déjà bien assimilé que la sélection restera aussi rude qu’avec la PACES. Cest ce que confirme Loona Mathieu en évoquant ce numerus clausus, qui ne dit plus son nom.
« Ce nombre sera augmenté dans la limite des capacités de formation des universités. Et certaines sont déjà surchargées.”
Et vous, comment jugez-vous cette réforme des études de santé ? Estimez-vous qu’il faille aller encore plus loin dans la transformation de la formation des futurs masseurs kinésithérapeutes ?
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