Les kinés libéraux et hospitaliers se mobilisent à la veille des vacances !

Un appel à la grève pour les masseurs kinésithérapeutes libéraux et salariés a été lancé pour le 05 juillet 2018. Le décret lié aux compétences des chiropracteurs est au cœur des revendications des kinés. Alors les kinés réussiront-ils à faire reculer le Ministère de la Santé ?

05 juillet, Journée de mobilisation pour tous les masseurs kinésithérapeutes

Depuis des semaines, la colère monte du côté des masseurs kinésithérapeutes. Les kinésithérapeutes hospitaliers comme les kinés libéraux en veulent décidément à Agnès Buzyn, Ministre des Solidarités et de la Santé. Ils considèrent que le Ministère de la Santé s’est engagé dans une bataille contre la profession depuis la publication d’un décret relatif aux compétences des chiropracteurs. Président du conseil de l’ordre des masseurs kinésithérapeutes d’Occitanie, Jean-François Couat résume le sentiment d’un grand nombre de professionnels :

« Ce texte donne aux chiropracteurs les mêmes droits sur plus de la moitié des compétences des kinés. Or, la chiropraxie n’est pas un métier, les chiropracteurs ne sont pas des professionnels de santé avec l’encadrement que cela suppose. Nous nous plions à un code de déontologie, nous sommes assujettis à la prescription médicale, nous ne pouvons pas faire de publicité…»

 

C’est donc en réaction à ce décret, que les syndicats représentant les masseurs kinésithérapeutes de France, ont appelé à la grève le jeudi 05 juillet 2018. De nombreuses manifestations sont prévues à Paris bien sûr, mais aussi dans les autres grandes villes de France, comme à Montpellier ou encore à Toulouse.

Il s’agit bien de défendre les intérêts des kinés libéraux ou hospitaliers et non pas de combattre les chiropracteurs, comme le confirme Jean-François Couat : « Je ne remets pas en cause la compétence des chiropracteurs, ils sont bien formés. Il est rare qu’un conseil de l’ordre s’engage dans un mouvement, mais l’attaque de la Ministre envers nous est violente». Cette manifestation sera également l’occasion de rappeler deux autres revendications de la profession, à savoir la reconnaissance du diplôme comme étant de niveau Master d’une part et le renforcement de leur statut dans la fonction publique d’autre part.

Les masseurs kinésithérapeutes libéraux prêts à baisser le rideau de leur cabinet

Le décret de février 2018, contre lequel les kinés se sont insurgés depuis des semaines sans aucune réaction du Ministère de la Santé, serait à l’origine d’une éventuelle confusion pour les patients. Les kinés libéraux, notamment, regrettent qu’une telle décision puisse faire naître un risque d’une prise en charge non adaptée, impliquant un véritable danger pour les patients. C’est cette dérive, que veulent combattre les kinés libéraux, qui soulignent notamment que les chiropracteurs ne sont pas intégrés aux pratiques de soins conventionnelles (PSC).

Si les arguments des kinés libéraux sont à destination du ministère de la Santé, ils sont peu compréhensibles des patients et plus généralement de la population. Une journée d’action devrait donc permettre de s’astreindre à cette nécessaire pédagogie de la part des kinés libéraux, qui s’estiment injustement ciblés par cette mesure.

Kinés libéraux et hospitaliers, même combat ?

À cette contestation des kinés libéraux s’ajoutera aussi une revendication des kinés hospitaliers, qui demandent notamment une révision de leur grille tarifaire. Leur niveau d’études, de compétences, mais aussi la responsabilité professionnelle qui leur est assignée, seront au cœur des griefs portés par la profession. Cette manifestation a lieu alors que l’on constate déjà une pénurie de kinés dans les hôpitaux et les centres de rééducation ; pénurie conduisant trop souvent à des emplois du temps surchargés pour les kinés déjà en fonction.

 

Kinés libéraux et kinés hospitaliers se sont déjà donnés rendez-vous le 5 juillet 2018 à 14 h 00 devant le Ministère de la Santé notamment. Leurs revendications seront-elles entendues ? La question mérite d’être posée, puisque les autorités sanitaires sont restées sans réponse depuis plusieurs semaines, et à quelques heures du premier grand week-end de départ en vacances, il n’est pas certain que le débat initié par la mobilisation de la profession soit relayé à sa juste place par les médias nationaux.

 

Et vous, pensez-vous que cette manifestation du 05 juillet a sa raison d’être ? Sera-t-elle suivie d’effets positifs selon vous ? Et surtout, y participerez-vous ?